Ils sont 14, unis par leur expérience partagée du suicide. Certains ont perdu un parent, un enfant ou un conjoint, d’autres ont eux-mêmes lutté contre des pensées suicidaires ou ont survécu à une tentative de suicide.
L’aventure débute le 23 mars : c’est bientôt parti! Jusqu’au 15 avril 2024, ils se lanceront dans l’ascension vers le camp de base de l’Everest. Leur objectif est double : atteindre ce sommet emblématique et collecter 29 030 $ pour la prévention du suicide. Ce montant symbolique représente l’élévation totale de l’Everest en pieds
Plus qu’un simple « trekking » en haute altitude, cette initiative se veut une véritable thérapie par le plein air, une aventure privilégiée pour les participants pour partager leurs expériences de vie avec d’autres personnes ayant des vécus similaires. Si Mathieu prend part à ce projet, intitulé « Un Everest de l’intérieur », c’est pour vivre une expérience hors du commun. Il prévoit être déstabilisé, autant physiquement que psychologiquement. L’Everest, plus haute montagne du monde, peut aussi symboliser la plus haute montagne qu’il aura eu à surmonter. Un autre participant, Alain, affirme : « Pour moi, ce sera comme fermer une boucle, me prouver que je suis capable de me dépasser, et réaffirmer que j’ai choisi la vie. Un pèlerinage de l’intérieur, en quelque sorte. » Mélissa Bérubé, coordonnatrice à la philanthropie à l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) accompagnera le groupe. Elle-même endeuillée par suicide, elle souligne : « Au-delà de leur ascension, les participants se sont donné la mission de sensibiliser le public à la cause. Oui, les sommes recueillies permettront à l’AQPS d’étendre encore plus ses actions de formation et de sensibilisation. Mais au-delà de ça, chaque don, chaque personne qui aura posé le geste d’encourager nos participants, aura par le fait même posé en quelque sorte un geste en prévention du suicide. Nous souhaitons que le projet ouvre des conversations sur le suicide, car ce sont encore malheureusement en moyenne trois Québécois qui s’enlèvent la vie, chaque jour, laissant derrière eux entre 6500 et 11 000 personnes qui sont endeuillées par suicide ».