Nous mettons ici en lumière les visages de celles et ceux qui œuvrent dans la prévention du suicide au Québec. À travers ces portraits, nous souhaitons mettre de l’avant leur engagement envers la cause.
Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter Jonathan Roberge – humoriste, animateur, comédien, improvisateur, auteur et réalisateur – mais aussi porte-voix de la cause auprès de l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) depuis maintenant deux ans. Interpellé particulièrement par les enjeux de santé mentale, il souhaite inviter les gens à parler ouvertement du suicide.
Il est également l’animateur de Ça va-tu?, un balado québécois sur le suicide où des personnalités publiques se livrent sans filtre à ses côtés. Cette minisérie, présentée par suicide.ca et initiée par l’AQPS, contribue à briser les tabous et à ouvrir le dialogue entourant le suicide, la détresse et la santé mentale.
Qu’est-ce qui vous a personnellement motivé à devenir ambassadeur en prévention du suicide? Est-ce qu’il y a un moment qui a été déterminant dans votre engagement?
J’ai moi-même dû traverser une énorme tempête dans laquelle je ne voyais plus clair. Submergé par les idées noires, je voyais plus le bout. Des ami·es m’ont tendu la main, j’ai consulté des professionnels et je m’en suis sorti. J’ai envie d’être celui qui donne au suivant et qui rappelle aux gens que, peu importe la force de la tempête, il y a de l’espoir et tout finit par se calmer.
Comment l’humour peut-il être un outil pour désamorcer les tabous entourant le suicide?
La sensibilisation au suicide, aussi bien intentionnée soit-elle, reste à mon humble avis, trop souvent froide, clinique et bureaucratique (brochure dans le coin d’une pièce à la pharmacie, clinique et CLSC). Nous avons besoin de chaleur humaine. L’humour est excellent pour désamorcer une tonne de sujets sensibles, comme le suicide.
Quel message aimeriez-vous transmettre à ceux et celles qui hésitent à demander de l’aide? Qu’aimeriez-vous qu’ils retiennent?
Qu’il n’y a aucune honte à vouloir se sentir mieux. Qu’il n’y a aucune honte à vouloir arrêter de souffrir. Qu’il n’y a aucune honte à demander de l’aide. Au contraire, on devrait en retirer de la fierté ! Nous nous devons de briser les stéréotypes qui entourent la santé mentale et les idées suicidaires. C’est un geste de courage de lever la main et de dire à ses proches, un·e collègue de travail, un·e docteur·e ou un·e intervenant·e en prévention du suicide : j’ai besoin d’aide. Continuons d’encourager le dialogue et l’ouverture. Je veux que les gens retiennent qu’ils peuvent être fiers d’eux !
Quel petit geste du quotidien vous aide le plus à décrocher et à prendre soin de vous?
Faire de la moto et écouter de la musique. Partir en solo en voyage de moto. Ma musique qui accompagne les magnifiques paysages qui défilent. Pas de textos, pas de mails, personne ne peut me rejoindre. Je me libère de toute charge mentale et responsabilité. Je me sens libre et c’est mon « safe space ». Depuis quelques années, j’essaie de partir au moins une fois en solo. Ma bécane, mes playlists et moi ! Je fais le vide et reviens plus fort.

Plongez dans les échanges sincères du balado Ça va-tu? avec Jonathan Roberge et suivez-le sur Instagram.
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